Sommaire
ToggleChez la pie, tout se mange… même ce qui ne devrait pas !
En latin, le mot « pie » se dit pica. Et c’est de là que vient le nom de ce trouble alimentaire singulier : le syndrome de Pica.
Le Pica, c’est le fait d’ingérer, de façon répétée, compulsive et durable, des substances non comestibles. Sable, terre, cendres, peinture, clous, morceaux de plastique… on peut tout imaginer. Un comportement d’autant plus préoccupant qu’il survient souvent chez les jeunes enfants.
Un diagnostic qui exclut l’âge et la culture
Il est normal, dans les deux premières années de vie, qu’un bébé porte à la bouche ce qu’il découvre. C’est une façon naturelle d’explorer le monde.
C’est aussi pour cela que le diagnostic de Pica ne peut être posé qu’au-delà de 2 ans, et uniquement si le comportement persiste plus d’un mois sans justification culturelle ou médicale.
Il ne s’agit donc ni de jeux, ni de traditions alimentaires : c’est un trouble du comportement alimentaire à part entière.
Un trouble rare, aux conséquences bien réelles
Des complications parfois graves
Le Pica reste rare. Il touche surtout les enfants, parfois aussi des adultes avec des déficiences intellectuelles ou des troubles psychiatriques sévères.
Et les conséquences peuvent être graves :
👉 Occlusions intestinales
👉 Lésions digestives
👉 Infections parasitaires
👉 Intoxications (plomb, mercure…)
👉 Carences nutritionnelles
👉 Retards de croissance…
Parfois, c’est une complication digestive aiguë qui alerte en premier et permet d’orienter vers ce diagnostic.
Une évaluation médicale indispensable
Avant toute hypothèse psychiatrique, un bilan médical complet est indispensable. Car le Pica peut aussi révéler des carences (fer, zinc…), des troubles digestifs chroniques, voire,plus rarement, des lésions cérébrales ou des tumeurs.
Si aucune cause somatique n’est identifiée, le trouble peut s’inscrire dans un contexte de vulnérabilité psychique : troubles du neurodéveloppement, carences affectives majeures, psychoses infantiles…
En résumé
Le syndrome de Pica, c’est :
l’ingestion répétée et persistante de substances non alimentaires,
chez des enfants de plus de 2 ans,
sans justification culturelle ou médicale identifiable.
C’est un trouble rare mais sérieux, qui nécessite un regard croisé entre somatique et psychique, avec une prise en charge adaptée, au cas par cas.